Les Forges Obscures

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Sadist : Above the Light

admin
20 Jan 2009  
>> Chroniques, Death Metal

Sadist : Above the LightOn pourra toujours me dire le contraire, m’avancer que chaque époque a généré son lot de groupes talentueux et créatifs. Egalement souligner ?assez justement- que ce début des nineties a forcément marqué au fer rouge une génération de jeunes trentenaires qui s’immergea dans le metal avec passion. Il n’empêche qu’au delà des figures de proues et des groupes emblématiques jalonnant cette période, on trouve toujours des pépites insuffisamment reconnues.

Celle-ci est italienne. Sa naissance a lieu en 1991, sous l’impulsion d’un leader charismatique et talentueux au possible, Tommaso Talamanca. Associé au batteur Peso et au bassiste/chanteur Andy, le groupe se taille rapidement une solide réputation dans l’underground européen, ce qui lui permet de se faire signer par Nosferatu pour deux albums. Above the Light sort en 1993. A vrai dire, tel un ?nologue de talent qui saurait dater un Saint Emilion sans coup férir, le fan de metal qui connait bien l’époque en question est sans doute capable de faire la même chose avec ce premier Sadist, à la seule écoute de quelques compositions…

Etudions en détail le premier vrai morceau du disque (après la magnifique introduction instrumentale Nadir), Breathin’ Cancer, et vous allez comprendre où je veux en venir. Premières notes acoustiques en arpège, premier riff inquiétant et vicieux, avec une influence Coroner évidente. L’atmosphère est déjà pleine de personnalité, l’immersion immédiate. On accélère, pour un passage à la Leprosy, furia death//thrash, riff acéré, batterie lancée comme une balle, et le growl rugueux d’Andy parachevant le tout. Break improbable, aérien au possible, où tout le toucher de Tommy se révèle : solo de guitare éloquent, nappes de claviers d’une finesse absolue…un break digne du Focus de Cynic…le metal de Sadist se déverse ainsi pendant plus de sept minutes, dans un mouvement fluide et souple, alternant le mordant et la finesse au travers d’un enchaînement désarmant, touchant dans la précision de la forme, incroyable de profondeur dans son ambiance et son fond artistique. Les différentes comparaisons ? flatteuses mais pas audacieuses ? vous font maintenant comprendre pourquoi Above the Light ne peut cacher son année de naissance. D’abord l’héritage marqué du techno-thrash de Coroner, qui transpire plus ou moins ouvertement à longueur de disque, dans la construction des compositions jusqu’au jeu très similaire entre les deux Tommy (Talamanca versus Vetterli). Pour ceux qui connaissent le génie du guitariste des Suisses, cela est assez évocateur. Ensuite par l’influence du death technique alors en vigueur en cette année 93, du mordant d’un Death à la subtilité progressive d’un Cynic.

Cependant, n’allez pas croire que Sadist fait uniquement dans le copier/coller. Above the Light a une vraie personnalité et une grande cohérence. Capable de se montrer à la fois très nerveux (Enslaver Of Lies), touchant (l’émotion heavy/thrash du superbe Sometimes They Come Back), ou simplement déroutant (Happiness N’Sorrow), le style Sadist jongle merveilleusement bien entre son assise thrash/death musclée et ses penchants progressifs magnifiés par la flamboyance complice de claviers très présents et d’envolées guitaristiques à couper le souffle. Le détail qui confirme le génie de la composition est sans doute la capacité à canaliser une créativité débordante, sans jamais tomber dans le piège de la surenchère et de la surcharge alambiquée (peut-être à l’exception de la dispensable instrumentale Sadist). A ce stade on peut se poser la question du manque de reconnaissance de ce disque au travers des années. Certes, le disque déplore tout de même quelques faiblesses. Pour poursuivre le parallèle, la production mise à disposition de Sadist n’est pas sans rappeler les limites du son de Coroner à ses débuts, le point faible résidant surtout dans cet affreux bruit de grosse caisse, souffreteux au possible, qui se révèle un peu handicapant dans les passages les plus brutaux. Mais la richesse des compositions et l’inspiration bluffante des mélodies s’accomodent largement de ce point faible. Plus handicapant, le fait que le disque fasse son âge. Je l’ai dit plus haut, Above the Light est un disque de son temps, se posant à la fois en héritier de Coroner tout en lorgnant franchement vers le death technique et progressif alors au firmament. De ce fait, en affichant trop ouvertement ses influences, à plusieurs reprises l’impression de déjà entendu peut pointer, ce qui s’avère préjudiciable à la personnalité propre des Italiens. Sans parler d’anachronisme, on peut concevoir qu’à l’époque de sa sortie, Above the Light ait eu un peu trop recours à des référentiels en bout de course (le techno-thrash classique en premier chef).

Toutefois, ces considérations ne sont plus d’actualité. Il est largement temps de réhabiliter ce chef d’?uvre injustement resté dans l’ombre de certains de ses contemporains. Symbole d’une époque tout en affichant un caractère prononcé, ce disque de rupture, à la croisée des styles, peut toucher des publics variés mais ravira en premier chef ceux qui se sont passionnés pour cette période bénie ou le metal extrême cohabitait pour la première fois avec une sensibilité mélodique et progressive.

Quelques années plus tard, Sadist parviendra à couper définitivement le cordon et à affirmer sa personnalité fantasque sur Tribe, définitivement plus moderne.

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The Amenta : NON

admin
8 Jan 2009  
>> Chroniques, Death Metal

The Amenta : NONThe Amenta, jusqu’en 2008, c’était avant tout un nom associé à une image assez marquée. Auteur d’un premier album volontaire et plutôt en marge, le groupe a su construire un concept. La nationalité australienne qui va bien dès qu’il s’agit d’être un peu barré, le goût proNONcé pour un metal extrême confinant à l’indus, le tout au service d’une démarche artistique entièrement dédiée à une misanthropie froide et inorganique.

Il fallait bien que nos amis transforment l’essai, et on a bien senti au travers de la promotion de NON, ce second album sous la houlette du label Listenable, que les ambitions sont là.

Le concept est donc poussé à fond. NON se veut un condensé de la négation humaine, un brûlot de douze titres aux noms évocateurs, mots uniques posés là comme une litanie de souffrance. L’artwork du disque met parfaitement en relief la teneur de son contenu, genre combo terroriste du metal. Les lyrics concordent avec le discours du groupe, bref, tout semble réuni pour submerger l’auditeur d’une vague misanthrope décharnée et rédhibitoire. On découvre même une liste respectable de guests, parmi lesquels Jason Mendonca (on devine ici un lien commun avec The Berzeker), ou plus surprenant, le redoutable Nergal. Ceci dit, l’apparition de ces invités reste plus prégnante dans le livret qu’à l’écoute du disque lui-même, il faut bien le dire.

Arrive la musique, servie sur un plateau par une introduction où les samples anNONcent sans vergogne la teneur hautement industrielle du disque. Et là, les écoutes successives n’y font rien, le constat est amer. On se heurte trop souvent à un mur, matérialisé d’abord par une batterie insipide se bornant à du mitraillage saccadé, et dont on se met à douter d’une présence humaine derrière les fûts, tant le rendu est synthétique. Certes c’est de l’indus, donc on ne va pas s’effaroucher pour si peu. Le problème, c’est que niveau guitare, on n’est pas mieux loti: les riffs n’en sont guère, on doit se contenter d’un jeu à deux ou trois notes, simplement agrémenté de quelques harmoniques et de lacérations stridentes. On saisit vite que l’ossature des compositions est avant tout rythmique, et que l’utilisation régulière de claviers et de samples est fondamentale dans la construction des morceaux. Le fil se reconstitue autour du chant, agressif sans être impressionnant, et conduisant lui aussi à une lassitude rapide. Régulièrement des transitions inspirés d’électro/ambiant viennent faire office de respirations, plutôt cohérentes avec le fil du disque, mais sans vraiment parvenir à casser une certaine linéarité.

Le tableau que je dépeins ici n’est pas reluisant, j’en conviens. Après tout, il n’est pas forcément opportun de juger l’approche artistique de The Amenta en zoomant trop en détail à l’échelle de la composition. Dans ces sphères industrielles assez brutales, on gagne sans doute à considérer le disque dans son ensemble, pour rechercher un côté immersif et introspectif. L’idée d’une misanthropie destructrice y trouve sans doute mieux sa signification. Mais là encore, même sous cet angle, NON n’est pas complètement convaincant. Pour ma part je dois attendre le quatrième morceau, Entropy, pour connaître enfin la sensation de pénétrer au coeur de l’univers des Australiens. Cette courte instrumentale, angoissante et paroxystique par son final inspiré de techno hardcore, aurait mérité d’être poussée plus loin…mais les trois morceaux suivants parviennent toutefois à se laisser plus facilement apprivoiser. Slave, notamment, présente sans doute le meilleur équilibre, entre une approche brutale maîtrisée et convaincante (la rythmique décollant en puissance grâce à sa bonne coordination avec des riffs plus massifs), et des passages ambiants prenants: le résultat prend soudain du relief, de la profondeur, et on sent enfin passer le courant entre l’artiste et l’auditeur, saisi par le désespoir et la haine de ce monde décharné.

Hélas, la diffusion de l’essence de NON reste trop précaire, et la majeure partie du temps le disque conserve son visage hermétique. On peut même parler de frustration, avec une question de base qui reste sans réponse: est-ce moi qui n’arrive pas à saisir le sens artistique du disque, ou bien est-ce The Amenta qui a finalement navigué à vue et qui s’est heurté lui-même à l’ambition de son concept ? J’ai suffisamment cherché et insisté pour pencher vers la seconde réponse, m’étant convaincu que ce disque n’a pas grand chose à offrir derrière sa façade indus / ambiant / death aride et hermétique. Mais il y a là une grande place de subjectivité qui pourra diviser les amateurs du genre.

En conclusion, ayons au moins l’honnêteté de reconnaître aux australiens une certaine cohérence entre les intentions et le résultat : NON est bien un accès colérique et haineux d’indus flirtant avec le death, parsemé de dark ambiant, proprement exempt de tout sentiment positif et de poésie…mais ce déluge un peu impersonnel ne parvient pas à révéler suffisamment de relief pour soulever l’enthousiasme à son écoute.

Avec toutes les réserves que l’on doit porter sur ce type de comparaison, on peut avancer qu’avec NON, The Amenta manque son pari et reste loin derrière loin un Red Harvest, qui sous une forme différente, parvient depuis des années à évoquer avec brio un monde apocalyptique, lunaire et misanthrope, en jouant la carte de l’indus.

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Phazm : Cornerstone of the Macabre

admin
30 Nov 2008  
>> Chroniques, Death Metal

Phazm : Cornerstone of the MacabreEn toute bonne foi, je ne peux laisser la seule chronique de Julien laisser installer cette impression amère, qui risque de dissuader plus d’un lecteur d’investir dans le dernier Phazm.

Bien entendu, j’entends bien la formidable impression laissée par Antebellum, l’un de ces disques qui fait regonfler le torse de bon nombre de metalheads franchouillards, ravis d’entendre qu’en France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées, d’autant plus côté metal.

Mais que diable, puisque l’on est parti sur une comparaison discutable, suis-je donc le seul à remettre en cause les louanges adressées à un Gojira pour un The Way Of All Flesh (qui risque de rester longtemps dans l’ombre de son brillant prédécesseur), de la même façon que cette tendance incompréhensible à juger Cornerstone of the Macabre comme une simple stagnation des Lorrains ?

Et bien dussé-je être le seul à encenser Phazm pour son dernier effort, je ne me défilerai pas.

N’y allons pas par quatre chemins : la musique de Phazm n’a rien perdu de cette impayable personnalité, cette sorte de death’n roll aux relents poisseux de stoner, capable de groover comme personne, tout en gardant cette forme de second degré cynique et glauque. Rendez-vous sur The Old Smell Of The Meat pour s’en rendre compte.

Toujours cet univers américain qui émane d’un Adrift massif mais révélant des touches bluesy du meilleur effet, sans parler de la furie blues-rock de Mucho Mujo (avec en prime des soli plein de classe) ou de la balade du poor lonesome cowboy impayable (Strange Song).

Mais bien loin que de contenter de nous resservir le même plat, avec Cornerstone, Phazm alourdit un peu plus son univers, lui donnant un cachet mortuaire prégnant qui rompt d’une certaine façon avec le caractère outrageusement « barré » de son prédécesseur. Et c’est sur ce point précis que selon moi, Phazm apporte quelque chose de neuf et ne regarde pas dans le rétroviseur.

De l’écrasant (et « Gojiresque » de par son intro, ou plutôt « Morbidangelesque » pour être plus juste) The Worm of The Hook qui affiche une atmosphère suffocante qui pue la mort à des kilomètres, au funèbre Welcome To My Funeral, qui a la bonne idée d’aller chercher une ossature doom du meilleur effet, le disque dissipe rapidement l’illusion donnée par le death n’roll sautillant de Love Me Rotten (bien agréable par ailleurs même si son esprit n’est pas représentatif du disque).

Le cynisme est toujours là, mais au fil des écoutes s’installe surtout un brouillard poisseux et funèbre, émanant du riffing basique et spontané de compositions imparables. Cet univers suintant vous colle aux oreilles et ne s’en détache plus…vous collant un bourdon désespéré (The End et Necrophiliac), et même la reprise de Metallica (Damage Inc), aussi spontanée que le reste des compos, ne vous change pas les idées sombres.

En fait, j’ai compris pourquoi ce disque m’a accroché de la sorte…au sortir de tous ces albums guidés par la surenchère du plus vite, plus fort, plus technique, Phazm offre une oasis de spontanéité, sous sa forme nonchalante, ce son un poil crasseux mais tellement organique, ses compositions erratiques, son respect des racines du rock et du blues…car à chaque note, la mort rôde et le désespoir règne, discrètement, sans effusion ni démonstration.

Dernière phrase du livret: « No keyboards, triggers, virtual shit and any bitches make-up on this record »…

Certains groupes obnubilés par la forme et ayant oublié l’essentiel devraient prendre de la graine de ce trio infernal, qui sait pourquoi jadis on a baptisé ce style « métal de la mort ».

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Sadist : Tribe

admin
20 Nov 2008  
>> Chroniques, Death Metal

Sadist : TribeSadist, incarné par ce musicien de génie qu’est Tommy Talamanca, fait partie de ces artistes qui font la richesse du métal. Les Italiens ne sont pas de ceux qui occupent le devant de la scène et s’accaparent le succès médiatique. Non, ils sont plutôt le parfait exemple de la créativité, de l’imagination et du talent artistique que l’on rencontre au fil des explorations musicales dans le monde passionnant de la musique métallique.

Il est d’ailleurs rassurant de croiser la route de ces albums qui ne rentrent pas dans les cases formatées des styles académiques. Certains de ces disques s’avèrent passionnants. C’est le cas de Tribe.

Quelle est donc cette bête exotique… premier élément indiscutable, présent des premières secondes à la fin de l’album : l’omniprésence des claviers. Il ne s’agit pas de nappes d’ambiance venant renforcer la musique, qu’on se le dise. Ce sont les claviers qui commandent la construction mélodique de Tribe, qui distillent les mélodies, utilisant une palette de sons innombrables et finement adaptée à l’instant musical. Et soudain vient à claquer une batterie agressive, déclenchant aussitôt un riff puissant de guitare, très thrashy, appuyé par une basse imposante. Le chant rageur et vociférant distille sa colère. Retour au calme, le synthé maîtrise avec merveille ces atmosphères tantôt inquiétantes, tantôt mélancoliques. Nouveau déchaînement métallique, puis les instruments se répondent, fusionnent, l’intensité et l’émotion grandissent jusqu’à un solo sublime de technicité, de fluidité et de créativité. Le premier titre, Escogido, est déjà avalé, la surprise a rapidement fait place à un plaisir imparable. Le second morceau, India, est de la même veine, ces mélodies sorties de nulle part, ces claviers distillant des sons passant du néo-classique au contemporain pour mieux amener un metal touffu, puissant et ultra technique, jusqu’au paroxysme artistique généré par un jeu guitaristique époustouflant. Agréable intermède instrumental, dont le titre confirme que l’auditeur voyage la tête dans les étoiles, pour un retour dans le vif du sujet, dans la lignée des premiers morceaux.

Je cesse là ma description linéaire, car elle s’avère particulièrement inadaptée au contenu de Tribe. De toute façon, cet enchaînement complexe de mélodies, de rythmes et d’instruments se poursuit allègrement, sans baisser d’intensité et de qualité. Les morceaux suivants sont tous construits de manière analogue, dans la durée (autour des 4 minutes) et dans la forme de réponses alternées claviers/guitare pour mieux se retrouver autour de passages plus enlevés. Le schéma est usité jusqu’au morceau final en forme d’apothéose, lancinante montée paroxystique où les claviers et les guitares se mêlent dans une harmonie magnifique.

Je me rends compte qu’à cet instant, la description de Tribe n’est pas franchement suffisante pour que celui qui ne connaîtrait pas ce disque puisse se faire une idée précise de ce qui l’attend.

J’ai beau jeu de stigmatiser les étiquettes stylistiques trop étroites pour ce type d’artiste aussi atypique. Pourtant, il faut bien se raccrocher à quelque chose, et il est finalement nécessaire de poser quelques jalons pour situer cette drôle de création.

Le premier référentiel qui vient à l’esprit est le metal progressif. Indiscutablement, la construction sophistiquée et l’audace technique s’en rapprochent. Le seul bémol que je mettrais, de manière très personnelle, est que contrairement à beaucoup de disques de metal prog (je pense à Dream Theater), je ne m’ennuie pas à l’écoute de Tribe, car les morceaux restent courts et surtout assez cohérents. On ne sent pas de démonstration technique hors de propos.

La musique de Sadist ne renie jamais ses inspirations thrash, dans l’âpreté et la puissance des riffs, dans le jeu du batteur également. Il faut également relever l’excellente prestation du bassiste qui ne fait pas que de la figuration et qui apporte à certaines occasions une contribution originale et pertinente aux compos.

Expérimentale, la musique de Sadist l’est assurément. Attendez-vous à de longues séquences sans guitare, avec des claviers qui occupent tout l’espace. Ces passages peuvent d’ailleurs s’avérer rapides, appuyés par une batterie et un chant très agressifs, tandis que la guitare intervient en tempo plus lent, presque comme un repos sonore… ou l’inverse.

Enfin on notera la technicité incroyable des musiciens, très bien mise à profit. Basse, batterie, claviers, guitare… du très haut niveau.

On ne peut pas conclure sans évoquer la nationalité de Sadist : baroque, extravagante, cependant élégante et raffinée, la musique de Tribe est indiscutablement Italienne…

En résumé, ce disque est en priorité réservé aux amateurs d’expérimental et d’atypique, qui ne sont pas rebutés par le prog. Les musiciens avertis y trouveront également leur compte. Et si Tribe n’est pas du genre d’album que l’on écoute en boucle, il est toujours une assurance d’un voyage dépaysant dans le monde parfois trop convenu du metal. Et jusqu’aujourd’hui, il demeure l’album référence de la discographie de Sadist, avec son formidable prédecesseur.

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Opeth : Orchid

admin
27 Mar 2008  
>> Chroniques, Death Metal

Opeth : OrchidLa légende naquit ainsi, dès les premières notes de In Mist She Was Standing. Ces jeunes Suédois du nom d’Opeth, menés par un leader déjà charismatique et tellement doué du haut de ses vingt ans, avait déjà conquis et enthousiasmé l’underground scandinave. Une chance leur était donc offerte, et les premières minutes d’Orchid n’ont sans doute jamais laissé entrevoir le moindre doute quant au potentiel incroyable de ce jeune groupe.

A croire que le génie peut avoir des origines un tant soit peu surnaturelles, voire divines. In Mist She Was Standing, quatorze minutes d’une incroyable démonstration artistique issue de nulle part. L’enchevêtrement de ces deux guitares jouant en plusieurs dimensions des mélopées d’une harmonie à pleurer, l’émotion brute sortant à chaque instant, balayant la colère, la tristesse, la beauté, la haine, la mort, la vie…

Dès à présent, on comprend la difficulté des observateurs de l’époque pour décrire cette révolution musicale. Dans quelle case ranger Opeth ? Les growls très caverneux de Mikael Akerfeldt et la puissance rythmique d’Opeth, basée sur une basse solide et une batterie s’appuyant sur un usage répété de la double pédale, ne laissent pas de doute quant à l’appartenance au death metal. Seulement voilà, comment appréhender ces parties soyeuses et ciselées de guitare, d’un lyrisme et d’une harmonie ne trouvant des équivalents que dans les plus beaux passages du heavy metal, voire dans la musique classique… et d’où vient donc cette drôle de propension à rallonger les morceaux, pour en faire de véritables pièces en plusieurs actes, agrémentées de pauses acoustiques renvoyant aux grandes heures du rock progressif ? Enfin à quelle ascendance doit renvoyer la beauté hors d’âge de ces soli amples et généreux, sinon à une forme intemporelle que ne renieraient pas les plus grands des seventies ?

Et quand bien même on voudrait déceler dans le premier morceau une forme de surenchère stylistique qui voudrait en mettre plein la vue, la suite rend cette hypothèse ridicule et irrecevable, tant la constance de son niveau et sa cohérence apparaissent évidents tout au long du disque.

Prenons donc cette longue séquence acoustique, lente et onirique, un brin angoissante, que l’on ne retrouverait que dans le meilleur de Pink Floyd, au milieu de Under the Weeping Moon, qui s’enchaîne de manière jouissive avec cette arrivée de la batterie et d’une guitare lancinante venant hanter un chant écorché… qui lui-même s’efface pour un épilogue en chant clair d’une beauté sans équivalente, le feeling des guitaristes faisant mouche à chaque note, aussi bien dans le jeu acoustique qu’en son saturé, qui vient s’élever doucement pour conclure dix minutes de rêve.

Et ces premiers instants de Forest of October, ce son de guitare si chaleureux et si solennel, qui rend une nouvelle fois le jeu complémentaire des deux guitaristes, tout en relief et en toucher, si prenant. Parcourons le plus en détail, ce fameux morceau, tant il est symptomatique de l’univers d’Opeth. Outre son introduction flamboyante, on retrouve par la suite cette alternance équilibrée de passages virulents et compacts, balancés entre la lourdeur d’un death/doom puissant – et d’un côté glacial et cinglant qui n’est pas sans conférer au black metal – et de ces innombrables breaks acoustiques, opérant tels des respirations bienvenues, tout en renforçant la puissance sombre et angoissée de l’atmosphère. Puis vient soudain cette guitare plaintive, jouant langoureusement un solo lent et angoissé sorti tout droit du hard rock de vingt ans en arrière, qui amène avec brio l’enchaînement vers le second thème du morceau. Nouvel accès de colère noire, toujours rehaussée par des touches mélodiques lui conférant une beauté glaciale. Le travail de la basse y est d’ailleurs à souligner, venant judicieusement jouer un double rôle de rythmique et de lead mélodique lorsque les guitares s’évadent dans leurs effluves baroques. Et enfin, l’épilogue acoustique tout en toucher et en finesse, histoire de finir au fond du trou…

The Twilight Is My Robe reprend la même recette, sauf que sur le fond le morceau est moins nuancé et joue plus la carte de la colère que du désespoir. On y retrouve ainsi à la fois les parties les plus massives et les plus violentes du disque, mais aussi les breaks les plus rock, bref une approche progressive poussée encore plus loin, mais toujours avec le même bonheur. A noter ici les embryons de chant clair du plus bel effet sur la fin du morceau, lui conférant à la fois un côté mystique et laissant auguré un potentiel qu’Opeth exploitera plus tard avec plus de gourmandise.

Cinquième et dernière pièce finale, The Apostle in Triumph est peut-être le morceau le plus esthétique, le plus lourdement chargé en émotion. Et pour ce faire, on a droit à une démonstration époustouflante du savoir-faire des musiciens, ceux-ci parvenant à donner un corps et un relief incroyable à leur musique, les trois instruments à corde jouant par moment simultanément des lignes mélodiques complexes qui viennent s’imbriquer les unes dans les autres pour former un résultat d’une richesse incroyable, le tout étant épaulé par un jeu de batterie à la fois massif et très fin. C’est en fait ce qui deviendra la marque de fabrique des Suédois, ce qui explique aussi les vaines tentatives de catalogage de la musique d’Opeth. Death, Doom, Heavy, Black, Rock, Prog, Néo-classique, Jazz, tout y passera, et pourtant cette longue litanie n’est jamais parvenue à décrire ne serait-ce qu’un dixième de la richesse de la musique d’Opeth.

La légende est née grâce à cela. Comme sortis de nulle part, paraissant affranchis de toute influence trop marquée, les jeunes Suédois semblent être parvenu à créer un univers musical unique, caractérisé par l’utilisation de divers inspirations et courants musicaux, aidé par une technique individuelle bluffante. Et bien loin de tomber dans les travers que ses détracteurs stigmatisent par ignorance musicale ou par jalousie, Orchid n’est ni prétentieux, ni pompeux, ni désordonné.

La démonstration du génie d’Opeth prend corps immédiatemment dans son premier album. Ambitieux comme aucun autre disque à l’époque, Opeth sait où il veut aller, avec conviction. Et les écoutes successives n’en sont que plus révélatrices : au-delà d’une forme sophistiquée, complexe et jamais vue, le fond de l’œuvre est bien plus riche et plus vaste encore, d’une richesse émotionnelle qui ne se laisse découvrir qu’avec le temps.

Ce premier chef d’œuvre fait déjà rentrer Opeth dans la légende. Pour peu qu’il récidive sur un second album, ce qui n’est jamais le plus simple, il deviendra culte…

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Opeth : Morningrise

admin
27 Mar 2008  
>> Chroniques, Death Metal

Opeth : MorningriseL’heure de la confirmation a déjà sonné. Grâce à Orchid, Opeth s’est ouvert les portes d’un univers artistique paraissant sans limites. Par la même occasion, il a généré une attente fiévreuse au sein d’un monde du metal interloqué par le phénomène.

N’ayant pas tout dit sur Orchid, Opeth décide de poursuivre allègrement dans cette même veine, sauf que la réussite de leur premier opus leur permet d’aller plus loin dans la démesure. Et c’est donc par le biais de compositions plus longues et copieusement progressives que les Suédois entament la création de Morningrise.

Au travers de cette voie résolument ambitieuse, Opeth se singularise un peu plus.

C’est ainsi qu’Advent, le premier morceau, crée résolument une fracture rédhibitoire entre la frange la plus passionnée des fans d’Opeth, et celle plus hermétique des amateurs d’un metal plus direct, qui ne se retrouvent plus dans cet univers pointu, ardu et trop complexe.

Faisant résolument parti de la première faction, je confirme combien il est regrettable de s’arrêter à une première écoute qui il est vrai peut apparaître presque pénible.

Toutefois, il est à noter que Morningrise est bâti sur une construction allant du plus complexe au plus épuré, ce qui peut encourager les plus sceptiques à ne pas décrocher. Au combien ils ne le regretteront pas.

Nous reviendrons sur le cas Advent à la fin de la chronique. Enchaînons plutôt sur l’incroyable The Night And The Silent Water…peut être dans l’esprit le morceau le plus doom de toute la discographie d’Opeth. Quasiment tout au long de ce titre, le tempo reste plombé, très lent. Autour de cette rythmique étonnamment nonchalante, mais jamais pesante, les instruments à cordes déploient toute leur richesse, alternant parties saturées essentiellement basées sur des lignes mélodiques très élégantes, et des pauses acoustiques plus légères, le tout gardant une forte empreinte mélancolique, qui fait la cohérence et le sens artistique du morceau. Puis vient enfin l’apothéose dans les deux dernières minutes, avec le retour du thème initial légèrement revu, amenant un surplus émotionnel absolument génial.

Nectar, plus varié et pluriel, puise davantage dans les passages plus intransigeants où le guttural d’Akerfeldt et la double pédale viennent renforcer l’aspect massif et monumental de la musique, qui pour le reste s’appuie toujours sur les constructions guitaristiques imbriquées et sur une basse décidément fondamentale, dans son rôle de liant mélodique indispensable à la cohérence du jeu complexe des guitares. Les breaks acoustiques se font ainsi plus abrupts et surprenants, et l’on sent qu’à aucun moment Opeth ne veut perdre la maîtrise du tempo et de l’atmosphère, multipliant les enchaînements et les ruptures. Il en résulte une désorientation qui perturbe de prime abord, mais qui devient appréciable au fil des écoutes, révélant une richesse faite de détails et d’univers en plusieurs dimensions.

Comme je l’annonçais précédemment, le disque montant crescendo, le Black Rose Immortal qui suit est un monument. Ses vingt long minutes époustouflantes pourraient résumer à elles seules le sommet artistique qu’atteint Opeth sur Morningrise. Durant la première moitié du morceau, on a le droit au côté le plus sombre d’Opeth, résolument tourné vers un metal intransigeant et massif, qui souffre peut-être à ce niveau des limites d’une production peu tournée vers la puissance pure, mais qu’importe. Les growls descendent un peu plus bas, la rythmique y compris au niveau des guitares retrouve de l’impact et du groove, sans jamais rompre avec une finition mélodique jamais galvaudée. Véritable colère glacée, cette première partie n’en demeure pas d’une richesse époustouflante, ponctuée ça et là de courtes pauses judicieuses et enchaînant en permanence sur de nouveaux thèmes tous plus accrocheurs les uns que les autres. Puis soudain, la tempête s’apaise, et un superbe chant clair vient introduire le second volet du morceau, d’une tristesse mélancolique sans fin, qui n’a d’équivalent que sa beauté. La remarquable partie acoustique chargée d’émotion s’enchaîne alors avec des riffs lyriques monumentaux, et l’intensité émotionnelle monte encore d’un cran pour atteindre des sommets enclins à donner la chair de poule au plus insensible d’entre nous. Une émotion savamment entretenue par le thème final qui clôt magistralement l’ouvrage, après un dernier accès de fièvre métallique. L’immersion est telle que les derniers repères spatio-temporels ont disparu pour de bon. Les sentiments affluent, diffus et exacerbés, baignant entre plénitude et désespoir.

Tous les sens étant désormais éveillés par une telle orgie musicale, le dessert n’en sera que plus goûteux. To Bid You Farewell, sa finesse incroyable, cette basse virevoltante et raffinée, ces touches acoustiques envoûtantes…c’est bien d’une langoureuse balade dont il s’agit, et les Suédois démontrent pour la première fois (ce ne sera pas la dernière) une nouvelle facette de leur expertise. Beau à en pleurer, ce titre dépasse toutes les frontières stylistiques et ne peut que faire frémir tout individu pourvu de la sensibilité musicale même la plus commune. Rompant avec les changements intempestifs de rythmes et de mélodies, Opeth découvre avec délice la terrible force d’immersion de ces longues effluves mélodiques, lancinantes et entêtantes, qui au fil des minutes font leur effet hypnotique…quand soudain, un riff glacé, épique et génial, vient éclater, pour parachever avec majesté les dernières minutes de ce moment de jouissance musicale. Une fois de plus, après plus d’une heure d’un voyage incroyable, cette formidable sensation d’avoir à nouveau toucher au divin.

Comme promis, je reviens à Advent…que forcément vous allez écouter d’une autre oreille. Comment ne pas apprécier ce savoir-faire, ne serait-ce que par ces premiers riffs à l’assise massive et la finition soignée, signe d’une évidente maturité technique ? Et les écoutes successives, révélant toujours plus de détails et de cohérence, ne feront que renforcer continuellement l’évidence que l’on est en face de quelque chose de grand, même si ce morceau reste peut être le plus hétérogène et le plus hermétique du disque.

La condition sine qua non étant remplie, Opeth devient par le biais de son second chef d’œuvre un groupe culte. Poussant une première fois son exploration jusqu’à une des limites de son vaste territoire artistique, la plus progressive et la plus chargée, les suédois signent là un premier joyau confirmant un potentiel vertigineux.

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Children Of Bodom : Blooddrunk

admin
26 Mar 2008  
>> Chroniques, Death Metal

Children Of Bodom : BlooddrunkAvertissement au lecteur :

Bien que j’avoue publiquement ne pas être un grand fan des Finlandais, je vous prierais de bien vouloir croire en l’impartialité et l’honnêteté de cette chronique.

Les fans de CoB se sentant froissés par les propos à venir voudront bien m’excuser, je n’ai bien évidemment rien contre eux.

Je peux y aller ?

Des mois que les blonds finlandais font la une de la presse un tant soit peu spécialisée. Après Dimmu Borgir l’an dernier, le buzz d’avant Blooddrunk fut particulièrement dérangeant, bien trop encombrant pour être honnête. Pourtant, bien loin de cracher dans la soupe finnoise qui ne m’a jamais dérangé outre mesure, ni jamais soulevé d’enthousiasme d’ailleurs, j’ai voulu juger par moi-même. Voulant jouer le jeu jusqu’au bout, j’ai emprunté le phénomène le temps de quelques écoutes, histoire de jauger la galette en tentant autant que possible d’éviter les écueils d’une critique systématique et jouée d’avance, tout en conservant une forme de recul toujours sceptique sur le prétendu génie de Laiho et sa bande.

Ces garçons dans le vent, il faut en convenir, font une nouvelle fois la démonstration de leur évolution continuelle. CoB ne fait pas dans l’immobilisme, c’est un bon point.

Quelle est donc la nouvelle teneur de leur musique ? Des rythmiques thrash ultra entendues mais jamais désagréables, des refrains et des breaks lourdement chargés de nappes de claviers et de riffs mélodiques tordus, sans parler des soli tournant à la démonstration de vélocité aussi stérile que creuse. Laiho garde toujours son débit de chant écorché, histoire de faire illusion une dernière fois quant à une quelconque ascendance death metal, même mélodique.

Vous l’aurez compris, c’est une véritable démonstration de metalcore très thrashisant dans tout ce qu’il a de plus technique…et de plus creux, à laquelle se livre CoB.

Du parti pris ? Très franchement, je n’exagère pas. Je ne trouve honnêtement aucune faute de goût, aucun riff foireux, aucune construction bâclée. Voilà du bien bel ouvrage, bien fini, bien pensé, qui jamais ne heurte la cage à miel, même la plus sensible.

Le disque s’écoule donc, sans baisse de rythme, sans heurt, sans envolée non plus. Un joli son, ou plutôt fond sonore. Tiens un solo, beau comme tout. Tiens, du clavier un poil pompeux, voire franchement rococo. Ah, un bon vieux riff binaire avec ce son cristallin, bien gras, épaulé d’un jeu de batterie carré, propre comme tout à défaut d’être inspiré et innovant. On sent d’ailleurs que la rythmique n’a pas pour vocation première d’occuper trop le devant de la scène réservé à Monsieur Alex, tout juste se montre t-elle assez musclée pour survitaminer un metal davantage tourné vers la mélodie que la virulence.

Toujours est-il que je m’avoue incapable de vilipender un morceau plus médiocre que les autres, tout autant de mettre en avant un moment fort du disque. Dix bonnes secondes sont systématiquement gâchées par une surenchère technique qui ne s’impose pas, chaque riff bien foutu interrompu trop tôt par une circonvolution impromptue, chaque refrain accrocheur emballé dans une nappe trop pompeuse de clavier kitsch. Oh musicalement, il n’y a pas faute, les enchaînements s’articulent parfaitement, c’est juste cette impression que je ne pourrais pas m’immerger comme je l’entends dans une atmosphère que j’aurais souhaité plus sincère et plus marquée. Une atmosphère qui n’existe pas, en fait.

Au final, demeure l’impression d’un disque qui cherche à revendiquer son appartenance au metal brutal, mais dont le semblant de virulence et d’impact est soigneusement enrubanné dans un bel emballage fait de touches mélodiques, de claviers et de prouesses techniques d’abord destinés à flatter les tympans les plus fragiles et à rendre l’ensemble « joli » à écouter. Je n’ai pas trouvé de qualificatif mieux approprié.

C’est bien d’emballage dont il s’agit, car au-delà de l’esthétique et de la plastique de Blooddrunk, je cherche toujours sa cohérence profonde et une force suffisante pour me faire lever le cul de mon siège ne serait-ce qu’un instant.

Pour résumer, ce disque est quelque part du foutage de gueule. Ces jeunes garçons ont un talent fou, j’en suis convaincu. Sauf qu’à user de grosses ficelles pour plaire à son public plutôt que d’aller chercher au fond de ses tripes de l’authenticité, à se perdre en longues tournées et campagnes promotionnelles (recette largement éprouvée), les Finlandais auraient pu tout simplement faire reposer la machine plutôt que proposer…ça. Seule bonne nouvelle, personne ne pourra encore nous faire croire que CoB joue toujours du death metal.

Note au lecteur :

Ce disque étant intrinsèquement loin d’être mauvais, il mérite bien entendu la moyenne. Vous aurez compris que mon grief porte sur le fond, pas sur la forme qui une fois encore est irréprochable.

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Hate Eternal : Fury and Flames

admin
22 Feb 2008  
>> Chroniques, Death Metal

Hate Eternal : Fury and FlamesLe voici, donc, ce nouveau rejeton d’une des terreurs de la scène brutal death moderne. La seule attente fiévreuse qu’a généré Fury & Flames prouve à elle seule la belle santé de cette scène. Et le line-up respectable qu’a réuni ce vieux loup d’Erik Rutan permettait en tout état de cause d’entrevoir de bien belles prouesses.

Le verdict au bout d’une poignée d’écoutes est sans appel. C’est bel et bien la grosse baffe attendue…et même plus que cela.

Fidèle à ses habitudes, Hate Eternal prend le soin d’imposer un feu ininterrompu, dont les salves de batterie de l’épatant Jade Simonetto constituent le plus gros de l’artillerie. On connaissait bien sûr Alex Webster et sa capacité à nourrir la rythmique de sa basse avec une dextérité et une vigueur peu communes. On obtient ainsi un matraquage parfaitement maîtrisé, très équilibré entre blasts dévastateurs, changements de rythme pertinents et breaks bien sentis, ô combien salvateurs.

Sur cette seule base, Fury & Flames pourrait déjà prétendre damner le pion à une bonne partie de la concurrence.

Mais la seule approche technique est profondément réductrice pour appréhender la richesse de ce disque. Malgré son déploiement intempestif d’artillerie lourde et d’agression sonore, la musique d’Hate Eternal atteint là une richesse émotionnelle étonnante, que pour ma part je discerne moins dans ses opus précédents. Pas d’angoisse à la lecture de cette phrase : il ne s’agit pas de mélancolie ou de je ne sais quel autre sentiment existentiel, mais de colère furieuse, de haine enragée, de noirceur oppressante.

Ce cataclysme de violence débute par un incroyable Hell Envenom, mitraillage de blasts, riffs monstrueux de puissance, avec le soupçon de lyrisme et de dissonance pour d’ores et déjà donner une magnifique esthétique à la déferlante métallique de Hate Eternal.

Le feu sacré est désormais allumé, rien ne peut éteindre l’incendie. Il se propage un peu plus avec Whom Gods May Destroy, un poil plus complexe et technique, suivi de Para Bellum, remarquable de par ses breaks d’une lourdeur écrasante, venant temporiser avec subtilité le déchaînement furieux et continu des compères de Rutan. A noter également le magnifique solo, sublime d’émotion et de finesse, sur fond de double pédale déchaînée. Baissant un poil de rythme – entre des séries incroyables de blasts – Bringer Of Storms s’affiche également comme un titre plus fin qu’il n’y paraît, et le travail de composition est remarquable, mettant diablement en relief les qualités artistiques des différents musiciens (Webster, quel bassiste…).

Grandiloquente et monstrueusement malsaine, la marche funéraire qui suit est délicieusement éprouvante, voire jouissive à l’écoute des quelques soli qui s’invitent à la fin d’un morceau d’une noirceur incroyable.

Plus chaloupé et groovy, Thus Salvation permet d’entrevoir un peu plus la remarquable production dont bénéficie Hate Eternal. Les tympans les plus fragiles pourront souffrir du parti pris de mettre très en avant la rythmique batterie/basse, qui tel un tir de barrage continu laboure le terrain très avant la cavalerie « légère »…

Des deux titres suivants, toujours dans la même veine musicale qui fait la raison d’être de l’album, on notera quelques riffs particulièrement judicieux, qui une fois encore donne un caractère très organique au death metal brutal de Hate Eternal , qui ne paraît jamais déshumanisé. Plutôt surhumain en fait, tant la démonstration de rage vomie ici semble sortir du fond des entrailles.

Et comment ne pas apprécier un petit morceau au titre français, qui certes ne dépareille pas avec le thème enjoué du disque, surtout quand ses deux dernières minutes sont aussi sublimes d’émotions, les guitaristes jouant à leur tour le premier rôle sur ce disque colossal.

Un petit Outro quelconque laissant les ouïes se reposer quelques instants, il ne fait cependant aucun doute que vous allez repartir pour un tour…

Bilan des courses ? Hate Eternal a accouché d’un monstre, et déjà là, à chaud, je ne crois pas me tromper en considérant ce disque comme l’un des plus essentiels de ces derniers années dans le petit monde du death metal. Ne soyons pas frileux, il s’agit même d’un bon pavé dans la mare des monstres sacrés qui avaient marqué de leur grosse patte l’année 2007, je pense principalement à Nile et Immolation. Décidemment, le death metal vit une nouvelle époque dorée, après celle du début des années 90. Et ce death metal moderne, à la fois ultra technique, brutal, et cependant remarquable de par ses atmosphères noires et quasi-mystiques, nous laisse présager encore de bien belles heures. Ah, quel pied !

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At The Gates : Terminal Spirit Disease

admin
28 Jan 2008  
>> Chroniques, Death Metal

At The Gates : Terminal Spirit DiseaseTerminal Spirit Disease constitue assurément un tournant décisif dans l’approche musicale d’At The Gates. Ses deux albums précédents étant tout à la fois des preuves évidentes d’un immense potentiel et des concepts ardus, complexes et difficiles d’accès, le death metal des Suédois avait l’impérieuse nécessité de gagner en efficacité et en impact pour s’émanciper pleinement.

Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, et une fois n’est pas coutume, nous allons commencer par les choses qui fâchent. Terminal Spirit Disease est dans un sens une véritable arnaque. Comment présenter ce disque comme un album full length, sauf à tromper l’acheteur ? La seconde partie du skeud n’est rien d’autre qu’un live, certes de qualité et intéressant pour se remémorer les morceaux les plus marquants des deux premiers albums d’At The Gates, mais l’évolution stylistique et le contraste avec les premiers morceaux est tel que c’est une terrible faute de goût. Je ne suis pas fan des albums live, de toute façon. Et quand bien même on fait fi de cela, sur les 6 inédits restant, on doit compter avec une instrumentale acoustique, certes joliment composée et pleine de mélancolie (And The World Returned), et d’un morceau passable, lent et besogneux qui devient dispensable au bout de deux écoutes (The Fevered Circle).

Si vous comptez bien, la substantifique moelle de Terminal Spirit Disease se compose en fait de 4 morceaux, pour un quart d’heure de musique qui vaut le détour.

A ce stade, vous pourriez vous poser la question de la pertinence du 16/20, vu le tableau…

Oui mais voilà, ces 4 titres… comment le dire sans pondre une longue litanie de superlatifs… et bien si je devais proposer un top 10 des meilleurs morceaux de death mélodique, les 4 y figureraient. Quatre joyaux qui justifient sans l’ombre d’un doute l’achat les yeux fermés de TSD, quatre perles qui frisent la perfection.

De l’introduction poignante de The Swarm, violons et guitares vous filant la chair de poule, au refrain percutant et délicieusement riche en émotions de Terminal Spirit Disease, en passant par les riffs dévastateurs et pourtant si finement ciselés de Forever Blind ou de The Beautiful Wound, jamais le death mélodique à la sauce suédoise n’a connu un équilibre aussi parfait entre agressivité, vigueur, subtilité, élégance et richesse émotionnelle. Comme si le potentiel des premiers albums avait été soudainement synthétisé en un tout cohérent d’une fluidité désarmante, avec l’utilisation très complémentaire des deux guitares sur des riffs en plusieurs dimensions, conférant puissance et élégance, percussion et beauté sauvage. La simplification globale des tempos utilisés (le blast disparaît au profit d’un tempo typiquement thrash sur les parties rapides) n’empêche pas les constructions soignées, qui gagnent en compacité et en force de frappe.

Le génie est bien là, dans la capacité d’At The Gates à épurer sa musique sans en perdre l’extraordinaire richesse. Il en résulte dans ces quatre titres une atmosphère alternant avec beaucoup de justesse entre colère et mélancolie, d’une intensité à vous filer des frissons.

Doté en outre d’un son plus puissant et d’une exécution plus rigoureuse que ses prédécesseurs, le death d’At The Gates atteint sans doute ici son sommet artistique, surpassant toute la concurrence en cette année 94.

Imaginez un peu ce qu’aurait donné un vrai album, bâti sur la longueur avec la même qualité intrinsèque… les regrets ne sont cependant pas de mise, puisque c’est (presque) ce que réalisera At The Gates avec Slaughter of the Soul l’année suivante, chef d’Å“uvre qui n’est plus à présenter. Presque ? Compact et furieusement efficace, celui-ci n’a pas tout à fait la petite étincelle émotionnelle du meilleur de Terminal Spirit Disease. Dois-je sincèrement en rajouter ?

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Soilwork : Steel Bath Suicide

admin
6 Jan 2008  
>> Chroniques, Death Metal

Soilwork : Steel Bath SuicideSoilwork n’est plus à présenter, étant depuis déjà quelques années un des leaders incontestés de cette nouvelle scène du death mélodique scandinave.

Nous savons tous ce qu’il est advenu du death metal suédois ces dernières années : un succès médiatique et commercial sans précédent, surpassant à ce niveau ses deux glorieuses générations précédentes. Musicalement, l’héritage des At The Gates ou Edge Of Sanity s’est largement fondu dans une mouvance metalcore, à la production clinique, la technique parfaite et la rigueur implacable des compos. Dark Tranquillity lui-même y est passé, In Flames quant à lui est allé jusqu’à flirter sans sourciller avec le néo-metal pour sa plus grande réussite commerciale. De nouveaux combos sont venus largement nourrir ce troisième mouvement de death suédois et plus largement le nouveau death mélodique, dont les plus fameux sont à ce jour Arch Enemy et notre fameux Soilwork (sans occulter les célèbres Finlandais de Children Of Bodom).

L’objet de cette chronique n’est certainement pas de dénigrer cette nouvelle scène, dont l’approche technique et musicale est irréprochable ; vous aurez juste compris que j’ai du mal à m’enflammer pour ces productions « parfaites » souvent trop impersonnelles et trop propres.

Il faut pourtant évoquer ce premier album de Soilwork, à une époque où les Suédois pouvaient encore légitimement bénéficier d’une fraîcheur et d’une imperfection qui font souvent le charme des débutants.

Le fait est que les membres de Soilwork ont toujours dû être de bons élèves, très appliqués. D’une technique instrumentale irréprochable, Steelbath Suicide propose un death mélodique très respectueux d’un héritage il est vrai extrêmement riche. Entre soli fouillés et impeccables, passages dynamiques et percutants, envolées mélodiques et chant agressif au timbre classique et au débit soutenu, Soilwork respecte à la lettre les règles de l’art en la matière.

En fait, les titres, courts au demeurant, s’égrènent rapidement avec fluidité, alternant entre vitesse et percussion (Sadistic Lullabye, Steelbath Suicide), atmosphère agressive et compacte (My Need, Demon In Veins) et approche plus heavy et mélodique (Wings Of Domain, Razorlives).

Ce respect très académique des standards du metal de Göteborg ne doit cependant pas occulter la personnalité propre de Soilwork, qui emploie par exemple avec parcimonie les claviers pour générer des passages assez mélancoliques, comme sur In A Close Encounter. Ce penchant, ajouté à la recherche flagrante d’un son profond et massif, pour le coup très proche de celui du In Flames moderne, préfigure l’évolution à venir de Soilwork (pas toujours pour le meilleur selon moi…).

C’est finalement cette profusion de riffs épurés et accrocheurs, alternés des démonstrations du guitariste soliste ou de passages plus aériens, qui offre cette jolie compacité et cette énergie qui fait la force de l’album. Aucune faute de goût n’y est à déplorer.

Cela fait-il de ce premier opus de Soilwork un chef d’Å“uvre ? Oh que non. Si vous croyez y retrouver le génie progressif de Crimson, les élans heavy et la versatilité d’Hypocrisy ou la colère abrasive de Slaughter Of The Soul (Edge Of Sanity, Hypocrisy, At The Gates), ces Å“uvres au caractère bien trempé, c’est raté. C’est qu’en enchaînant les titres de trois minutes, propres et accessibles au possible, Steelbath Suicide se livre immédiatement et définitivement, se révélant trop vite creux et sans véritable relief.

C’est honnêtement le seul reproche que je peux faire à cet album, mais il est de taille.

Steelbath Suicide reste toutefois une bien belle entrée en matière pour Soilwork, qui lui assure immédiatement un rôle prépondérant dans cette évolution moderne du death scandinave, qui se veut désormais résolument accessible.

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